François Béranger nous manque souvent.
Sa voix rude et puissante s'est affirmée au tout début des années 70, dans la foulée de mai 68. Ancien ouvrier nourri de poésie, il a pris la guitare pour écrire des chansons vite reliées à la longue tradition des chansonniers et immédiatement modernes par leur inscription dans les foisonnements musicaux de leur temps. François Béranger était un artiste exigeant : de scène en scène, il ne « chantait pas pour passer le temps ». Ses chansons sont socialement préoccupées, poétiquement inspirées et musicalement élaborées. C'est pour ça qu'on, l'aime bien à Zebrock.
Elles ont vite conquis un imposant public cultivant l'insubordination, qu'elle soit sociale ou esthétique et l'insoumission aux codes de la France giscardienne pré-libérale. Les années 80 et la grande mise au pas des valeurs et représentations qu'elles ont imposé a réussi à étouffer bien des voix dissidentes, sans pour autant les faire taire.
Disparu trop tôt pour le mesurer, François Béranger a laissé des traces profondes qui ne demandent qu'à resurgir. Ses chansons, repassées comme un cadeau échangé entre amis, ont continué de circuler. De nouvelles générations, des rejetons impertinents, s'en sont emparées, attirées par la liberté de ton et l'immense générosité qu'elles recèlent.
En cette année, traversée du souffle et du sens de mai 68, la scène Zebrock de la Fête de l'Humanité leur laisse une carte blanche. Une jolie brochette d'artistes va puiser dans son répertoire des chansons qui ressemblent à François et offrir une interprétation d'une des siennes. A l'opposé de toute célébration, il s'agira de partager un moment de chanson et d'émotions dans un endroit qu'affectionnait particulièrement François Béranger : la Fête de l'Humanité, sur la scène Zebrock tournée sur ce qui agite la musique et nos sens aujourd'hui.

Scène Zebrock : vendredi

21h40 : Plateau homage à Béranger (avec Marcel et son Orchestre, Sanseverino, Les Blaireaux, Hubert-Félix Thiéfaine, Raoul Petite, Les Szgaboonistes, Emmanuelle Béranger, Raoul Petite, Gérard Blanchard)